Appellation : Faugères
Cuvée : Nature / Type : Vin Nature, Vin Tranquille
Couleur : Rouge
Millésime : 2020
Cépages : Grenache, Syrah, Mourvèdre
Alcool : 13 %
Contenance : 75 cl
Allergènes : Sulfites
Labels : Bio
ELABORATION
Culture biologique.
Vendanges manuelles.
Vinification : Traditionnelle, égrappage. Vinification des cépages séparément Pied de cuve pour ensemencement des fermentations par les levures indigènes.
Soutirage et légère filtration avant mise en bouteilles. 10 jours de cuvaison.
Terroir : Schistes de Faugères de 300 à 350 m d'altitude.
DÉGUSTATION
OEIL : Couleur carmin lumineux.
NEZ : Nez de fruits confits et griotte.
BOUCHE : En bouche, fraicheur fruitée qui s’affirme sur les tanins encore marqués. Bonne longueur sur le fruité.
ACCORDS METS ET VIN : Ce vin puissant avec un bel équilibre entre l’acidité et les tanins s’accorde généralement bien avec du bœuf, du veau des pâtes des viandes en sauce ainsi que des grillades ou des fromages affinés.
TEMPERATURE DE SERVICE : 16-17°.
GARDE : 3 à 10 Ans.
Vous faites partie des tous premiers vignerons bio de l’appellation Faugères puisque vous vous engagez dans agriculture biologique dès 1999. Pourtant, cette pratique était loin d’être à la mode en viticulture à l’époque…
C’était même plutôt mal vu. Il n’y a jamais eu d’hostilité avec mes voisins, mais je sentais bien leur inquiétude : n’allais-je pas contribuer au développement de maladies ?! Quant aux clients, il y en a même qui m’ont demandé de ne pas le signaler sur l’étiquette ! Ce que j’ai fait pour ne pas perdre de marchés. Puis j’ai rencontré un acheteur pour qui c’était au contraire la condition sine qua non. Par la suite, ces marchés-là se sont développés, et aujourd’hui je pense que c’est peut-être même le bio qui m’a « sauvé » car… je suis un très mauvais commercial ! (Rires)
Vous aviez donc une conscience écologique particulièrement affûtée ?
Je ne sais pas… L’histoire a montré que la filière agricole en général n’a pas fait que du bien aux écosystèmes : le plus souvent à son insu, c’est-à-dire par manque de connaissances disponibles et sous l’influence des lobbys de l’agro-industrie. Et je ne prétends pas que j’avais complètement conscience de tout ça à l’époque… Mais j’étais effectivement déjà convaincu que nos terres ne pouvaient pas être considérées comme de simples supports agricoles. Je me suis intéressé au sujet…
Qu’est-ce qui vous a motivé à franchir le pas pour de bon ?
La conviction qu’on ne peut pas faire l’apologie du terroir et faire l’économie de préserver son potentiel naturel. Et… le besoin de me sentir en accord avec mes idées ! Alors quitte à m’engager dans une démarche de certification, autant le faire à fond ! Le déclic s’est d’ailleurs aussi fait en réaction au développement de « l’agriculture raisonnée » : elle me semblait à la fois insultante pour les paysans en sous-entendant qu’ils ne raisonnaient pas et dépourvue de traçabilité satisfaisante malgré sa lourdeur administrative. Or, le bio ne laissait aucune place à l’ambiguïté : aucun produit de synthèse autorisé, point. J’ai commencé sur une partie de mon exploitation seulement. Pour voir. Et comme tout s’est bien passé pendant trois ans, j’ai élargi la pratique à mes 26 hectares.
En quoi la bio vous a-t-elle invité à davantage de réflexion, voire à des changements de pratiques supplémentaires ?
Je crois que le point de départ a été le sujet de l’herbe. On commence par se demander pourquoi c’est soi-disant une « mauvaise » herbe. Puis s’il ne serait pas bénéfique de laisser un couvert pour les sols. Puis se pose la question de la maîtrise de ce couvert sur les sols peu fertiles de Faugères où la concurrence peut être fatale… Et ainsi de suite. Bref, c’est comme mettre le doigt dans un engrenage !
C’est ainsi que vous en êtes venu à mettre des moutons dans vos vignes ?
Oui. Suite au passage d’un troupeau en transhumance en 2014. J’ai commencé par en acheté dix, et j’en ai le double aujourd’hui. Ils font office de tondeuses naturelles tout en apportant de la matière organique aux sols et sans me coûter d’argent. Des sols vivants, un écosystème vivant, c’est d’ailleurs forcément la résultante d’une conjonction de facteurs qui sont intelligemment combinés. Et la polyculture me semble être le modèle agricole vers lequel il faut tendre à nouveau pour trouver cet équilibre qui autorise presque une sorte d’autosuffisance.
Le projet d’appellation « Faugères, Grands Vins de Nature » s’inscrit donc dans la droite ligne de votre philosophie ?
Ça me semble être plein de bon sens en tout cas. On a eu la chance d’avoir sur notre territoire des gens dynamiques et enrichissants comme Yannis Gilbert de l’EPTB Orb-Libron auxquels ce projet doit sans doute beaucoup. Idéalement, j’aimerais même que la bio soit inscrite au cahier des charges. Même si je suis conscient du fait que la diversité des profils d’exploitations implique des problématiques tout aussi diversifiées. Mais Faugères permet l’engagement agroécologique – la nature fait 80% du travail ! – autant qu’elle en a besoin. Et c’est important pour moi, notamment ici à Cabrerolles où je vis, parce qu’on se trouve dans un environnement naturel de maquis très préservé et tranquille qui fait tout l’attrait du lieu ! Dans mon imaginaire, cela ressemble un peu à la Corse d’ailleurs : un îlot de terre de beauté. Avec des habitants qui y sont très attachés et… qui ont sans doute un caractère bien trempé aussi ! (Rires)
Cette préservation du terroir a-t-elle également un objectif œnologique ?
Disons que je pense qu’un vin doit être fait de la façon la plus naturelle possible si on veut qu’il reflète le terroir. Ça commence à la vigne par la récolte de raisins sains qui sont gorgés de nutriments issus des équilibres naturels du terroir. Les vins n’en sont que plus complexes.
Et en cave : quelle est votre philosophie ?
Laisser le terroir et le millésime s’exprimer. Après encuvage, j’interviens très peu et le vin se fait presque tout seul. Je continue à levurer par sécurité, et j’avoue que sur ce point je ne me sens vraiment pas prêt à prendre de risque. En revanche, celui que je prends depuis longtemps au risque de me faire « gronder » par mon œnologue, c’est de n’utiliser que très peu de soufre, voire pas du tout sur l’une de mes cuvées. D’abord par respect pour celui qui le boit – moi y compris !, mais aussi parce qu’on trouve dans les vins une forme de pureté qui décuple le rapport buvabilité-plaisir. Je fais des vins que j’aime : authentiques, simples, gouleyants et accessibles !
Que voulez-vous dire par « vins accessibles » ?
Je n’ai pas de besoins luxueux, je me contente d’une vie assez simple. Alors je tiens à maintenir des tarifs plutôt abordables pour le consommateur. Le vin est un produit vecteur de découverte, d’échange et de plaisir.
Finalement, la simplicité, la « sobriété heureuse », c’est un peu ça votre philosophie de vigneron ?
Dans les vignes et ici à Cabrerolles, je me sais à ma place, et depuis toujours ! Je me sens vraiment vigneron-paysan, et je crois même que si c’était à refaire, j’irais encore plus loin sur cette voie. Je m’affranchirais peut-être plus rapidement des injonctions extérieures du type « travaille, produis, consomme ! ». Et je tendrais bien plus encore vers un modèle de paysannerie presque autosuffisant comme on en connaissait au début du siècle dernier. Oui : être « au-dessus » ne m’a jamais intéressé et je crois que je n’ai jamais vraiment eu d’autre ambition que celle d’être heureux simplement.
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